Le cinquième opus de l’Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp (‘We’re OK. But We’re Lost Anyway’) est construit autour de douze musicien.nes. extirpé.es de leur biotope respectif, développant une musicalité répétitive qui, déployée par vagues successives, crée un sentiment de transes. Mêlant free jazz, post punk, high life, brass band, mixtures symphoniques et kraut rock, leur son unique dépasse les limites de genre. Transcendantale, presque rituelle, la musique se voit couplée à des textes puissants, déclamés en rage contre un monde qui part en lambeaux.
Adorciste, hypnotique et post-syncrétique, l’OTPMD, loin du manifeste de Tzara, se retrouve quelque part entre les psaumes phonétiques d’Hugo Ball, une procession soufie qui vire en rixe et un rite vaudou, mais toujours avec une précision propre à la monomanie d’un asperger.